21 février 2020

Planter des arbres pour sauver l'univers ? De la force du symbole à l'ère médiatique.

Traduction graphique du symbole réalisée par un urbain pressé.

On nous interroge souvent sur le bien-fondé des "parrainages d'arbres", et autres "plantons des arbres pour sauver la planète, notre avenir et la race humaine tout entière"...

Au-delà de l'analyse des modèles financiers et moraux de ces nombreuses structures (que je vous laisse faire) et au-delà du business du carbone,

Nous voulions répondre sur ce qui, à notre sens, transcende tout le reste :

"la symbolique", synthèse indicible des émotions.

Le symbole 100% positif c'est "un enfant qui plante un arbre" (visuel, facile à compter).

Je résume le symbole en quelques mot clés, tout y est et on peut certainement en rajouter : jeunesse, avenir, écologie, nature, humilité, lutte contre la déforestation, transmission, beauté, travail de la terre, renaissance, etc

Sauf que de manière symbolique le message est le suivant :

"l'homme plante des forêts"

et même : "la forêt a besoin des hommes pour survivre".

Ce qui est évidemment 100% faux.

Quelques évidences connues de tous le démontre facilement : la forêt nous a précédé d'à peine quelques centaines de millions d'années, les graines (invention plus récente de la nature) font ce travail bien mieux que nous (diversité, sélection, adaptation), etc.

Vive la régénération naturelle ! Enfin vive la nature quoi.

Des choses que chacun sait mais que le symbole efface par son imposante plénitude de valeurs positives condensées.

Symbole du coup 100% dangereux et toxique puisque c'est en définitive tout le modèle agricole qui est contenu dans cet acte, ce sont (presque) déjà les coupes rases.

C'est encore cette pensée vieille de plusieurs siècles : l'arrogance de l'homme qui domine la nature jusque dans l'acte de vouloir la sauver.

C'est une incompréhension/omission/substitution totale (et volontaire ?) des mécanismes naturels et de ce qu'est un écosystème forestier.

C'est bien pire que du "greenwashing", c'est un mensonge, c'est une tromperie; d'autant plus efficace que les cerveaux de nos chers concitoyens urbains (mais pas que) sont relativement ignorants de la naturalité des choses.

Bref, comme réponse à ces interpellations récurrentes, nous vous soumettons cette réflexion... volontiers provocatrice.

De la force du symbole à notre ère médiatique, technique et pressée.